Ou quand les animaux nous émeuvent plus que les humains.
Tout se déroulait pour le mieux.
J'y faisais un tour régulièrement, histoire de suivre l'évolution via la webcam. Comme une vieille tante lointaine, souhaitant voir grandir "ses" petits.
Et un matin, @thalestria lance un cri d'alarme: «Que se passe-t-il avec la troisième petite cigogne?» À la lecture de ce message, nous sommes quelques-uns à se ruer sur le site.
Le petit gisait dans son nid. Pire, il semblait agoniser. Encore pire, sa fratrie semblait vouloir l'aider en tentant de le relever à l'aide de leur bec. La mère se tenait debout derrière, impassible.
Dur à supporter, vous dites ?
Ça suffit, cet apitoiement, cette sensiblerie, cet anthropomorphisme! Où se croit-on ici ?
La mort et l'agonie "live", ce n'est pas du nouveau. Le téléjournal nous a pourtant bien endurcis, et avec les humains de surcroît. Il y a belle lurette qu'on ne s'émeut plus de voir en direct un contestataire syrien tomber sous les balles ou un manifestant se faire mortellement rouer de coups. Ça ne nous empêche même pas de finir notre assiette de pâtes.
D'où vient alors qu'un simple bébé cigogne agonisant puisse nous bouleverser ?
Il n'y a pas que l'humain qui le soit, la nature aussi est cruelle.
Ou plutôt, la nature n'est ni tendre, ni cruelle, elle est, c'est tout. Par contre, nous appliquons notre propre morale à la nature ou à des animaux: ainsi, le loup est soit "grand et méchant" soit le "totem" d'une nature sauvage, libre et perdue. Mais Canis lupus fait juste ce qu'il a à faire pour survivre, se reproduire et nourrir ses petits, puis mourir.
RépondreSupprimerAppliquer ainsi notre échelle de valeurs, notre morale, à la nature est la véritable source de ces contrastes (c'est un peu le même mécanisme que celui présidant à "cent morts en Chine c'est moins important que trois morts dans le village à côté, ou un blessé ici"). Avec en plus le mécanisme "tendresse/protection" instinctif envers les petits de toute espèce qui y ajoute son grain de sel dans ce cas particulier.
J'espère que tu me pardonneras cette incursion de biologiste dans tes commentaires: il y aurait en effet beaucoup à dire sur ce genre de phénomènes, mais comme aurait écrit Fermat: je n'ai plus de place en marge de ces électrons ;o)
Je fais plus que pardonner ton incursion, je l'encourage !
RépondreSupprimerTu as tout à fait raison, je comprends parfaitement. Je précise que l'utilisation de la "nature cruelle" était selon la vue de l'observateur. Celui qui vient acheter l'agneau à la ferme, mais ne supporte pas de le voir vivant.
Oui, j'avais compris... dans ton cas :) J'aime préciser. On parle trop souvent de "méchant chat" lorsqu'il nous ramène un petit cadeau (alors qu'on est en train de manger un poulet, en plus), mais il fait son job de chat, sans plus. Mais nous sommes ainsi faits... Moi-même je réagis parfois de la même manière, pas moins que d'autres.
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