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vendredi 3 septembre 2010

L'erreur symptômatique

Nous sommes jeudi et je prends la relève aux fourneaux. Mon mari, cuisinier officiel sous notre toit, ne reviendra qu'en fin d'après-midi. Du coup, pour être à la hauteur de la suppléance culinaire, je prépare ce qui s'annonce comme l'osso-buco du siècle.
La rentrée scolaire s'est faite lundi. Une rentrée en douceur, le retour au travail après les longues vacances se fera progressivement, s'échelonnant sur quelques semaines.
Aujourd'hui, j'ai congé.
Je m'apprête à servir, il est un peu passé 20 heures. Téléphone. Je réponds agacée, irritée. À l'autre bout, la voix est tout aussi irritée, c'est la préposée de l'école: "Tu es à la maison ? "
Non, mais, quelle question ! Bien sûr que je suis à la maison. Suis même en train de servir LE osso-buco qui s'inscrira dans les annales de l'histoire de toute la Suisse et même de sa banlieue.
Mais le mal est fait, la petite question innocemment posée a fait son chemin et le doute est maintenant plus qu'installé. À la vitesse du plus performant des ordinateurs, mon cerveau a revu son plan de cours et, conclusion, non, je ne devrais pas être à l'école.... mais sans assurance. Je sais déjà que j'ai dû faire une erreur.
J'imagine déjà la dizaine d'adultes remplis d'appréhension face à ce premier cours et le professeur ne se présente pas ! En un éclair, j'échafaude tous les scénarios possibles: celle-ci a eu tout le mal du monde à trouver une gardienne ce soir, celui-là a dû reporter un rendez-vous important, elle a refusé une sortie entre copines, lui a fait une heure de route pour assister à ce cours. Et le professeur ne se présente pas !
Le mal est fait. J'ai oublié ce cours !
Mon affolement est-il légitime ?