Ou quand les animaux nous émeuvent plus que les humains.
Tout se déroulait pour le mieux.
J'y faisais un tour régulièrement, histoire de suivre l'évolution via la webcam. Comme une vieille tante lointaine, souhaitant voir grandir "ses" petits.
Et un matin, @thalestria lance un cri d'alarme: «Que se passe-t-il avec la troisième petite cigogne?» À la lecture de ce message, nous sommes quelques-uns à se ruer sur le site.
Le petit gisait dans son nid. Pire, il semblait agoniser. Encore pire, sa fratrie semblait vouloir l'aider en tentant de le relever à l'aide de leur bec. La mère se tenait debout derrière, impassible.
Dur à supporter, vous dites ?
Ça suffit, cet apitoiement, cette sensiblerie, cet anthropomorphisme! Où se croit-on ici ?
La mort et l'agonie "live", ce n'est pas du nouveau. Le téléjournal nous a pourtant bien endurcis, et avec les humains de surcroît. Il y a belle lurette qu'on ne s'émeut plus de voir en direct un contestataire syrien tomber sous les balles ou un manifestant se faire mortellement rouer de coups. Ça ne nous empêche même pas de finir notre assiette de pâtes.
D'où vient alors qu'un simple bébé cigogne agonisant puisse nous bouleverser ?
Il n'y a pas que l'humain qui le soit, la nature aussi est cruelle.